Le pain et le beurre

Boulangeries

Les premiers habitants étaient tous des agriculteurs qui devaient faire preuve d’un certain talent artisanal pour survivre. Les seigneurs se devaient d’ériger un moulin aussitôt leur seigneurie reçue. Les céréales y étaient moulues et la farine permettait à chacun de faire son pain, car la plupart des ménages avaient leur four.

Boulangerie Repentigny

À la fin du 19e siècle, les St-Jean sont établis à Repentigny où ils sont boulangers. La famille acquiert le lot 88 où ils établissent la première véritable boulangerie commerciale.
Cette dernière brûlera à quelques reprises, mais sera reconstruite à chaque occasion à l’emplacement actuel, au 452, rue Notre-Dame à Repentigny. Après 50 ans, la Boulangerie St-Jean est vendue aux frères Marcel et Roger Guertin en 1948. En 1979, la Boulangerie Repentigny passe aux mains du couple Jean-Guy Perreault et Monique Mailhot. Leur croissance fera en sorte qu’il y a maintenant cinq succursales de Boulangeries MariePain à Repentigny et Montréal.

Le 3 avril 1883, Georges Archambault établit une boulangerie au 400, rue du Village qu’il vend en 1887 à Alphonse Marien, lui aussi boulanger, avec engagement de ne pas exploiter une autre boulangerie dans la paroisse. Le commerce semble avoir cessé ses opérations à la suite de la vente de l’emplacement en 1892.

Il y a une autre boulangerie au 49, rue Saint-Paul, que Georges Gagné, boulanger d’Arthabaska, achète en 1932. Il revend le commerce l’année suivante à Émilien Tessier qui y exerce le métier jusqu’en 1946. La propriété est achetée du Syndic Lamarre en 1948 par Yvette Chiasson, épouse de Louis-Julien Messier, boulanger de Charlemagne. Elle la conserve jusqu’en 1976. Un dénommé L’Écuyer acquiert la boulangerie et la vend au couple Jean-Guy Perrault et Monique Mailhot en 1979.

Beurreries

Les premiers colons fabriquaient aussi leur beurre. Avant 1880, le beurre était fabriqué à la ferme et une partie de la production était offerte aux marchés des villages ou des villes.

Saint-Paul-l’Ermite

Samuel Chagnon, résident de Saint-Paul-l’Ermite, installe plusieurs « fabriques » de beurre et fromage dont une à l’emplacement cadastral 133 de la paroisse.

Après l’avoir vendue en 1889, puis repris l’emplacement en 1894, il le nomme « Société de fabrique de beurre et de fromage No 1 de la paroisse de Saint-Paul-l’Ermite ».

Samuel Chagnon exploite également une beurrerie à la Presqu’île.

En 1900, le tout est vendu à Paul Brisset qui le cèdera à son tour à Odilon Archambault qui l’exploite jusqu’en juillet 1919.

La famille Lebeau, beurriers de père en fils

Au 240 de la Presqu’île, sur la terre 202, la famille Lebeau opère pendant longtemps une beurrerie ayant la particularité d’être chauffée et éclairée au gaz naturel émanant d’un puits artésien.

La beurrerie passe de Louis père à Louis fils, puis à Joseph, un autre de ses fils, pour ensuite être vendue à Henri Lebeau en 1932. Elle change de propriétaire, mais aussi de famille, en 1938 lorsque J.-Analdas Bourgeois en fait l’acquisition.

En 1958, Analdas la vend à Gérard Cadieux qui la revend à son tour, en 1970, à un certain Rémi Lebeau.

Au sud de la rivière de L’Assomption

En 1911, Joseph-Oscar Lachapelle crée une première beurrerie sur le lot 89 situé à l’Est de l’église de la Purification. On y produit et entrepose le beurre. En 1934, la beurrerie, passée depuis à Albani Lussier, est la proie des flammes

Incendie de la beurrerie en 1934

Le feu a pris naissance dans le logement au-dessus de la beurrerie et les flammes se sont propagées jusqu’au magasin général d’Oscar Beaudoin et ses dépendances, dont une écurie et une remise. Les efforts concertés des pompiers environnants et des voisins bienveillants ont permis de sauver l’église de la Purification du brasier.

Roger Guertin raconte la période de 1948

« Nous sommes maintenant dans la période d’après-guerre et le rationnement est terminé. Les Repentignois ne roulent pas sur l’or, mais ils peuvent se permettre quelques gâteries comme des pâtisseries. Un pain coûte 9¢ et une douzaine de beignes 25¢, quand on trouve le temps d’en fabriquer. »

À l’époque, peu de rues sont pavées à Repentigny et l’hiver, il devient hasardeux de circuler en camion. C’est donc en « sleigh carré » ou carriole tirée par un cheval que Roger Guertin livre son pain. « Je partais aux petites heures du matin pour ne revenir que vers 22 h », précise-t-il, nostalgique. La « Petite L’Assomption », les autres chemins de ligne et les quelques rues de l’époque sont fermés à la circulation automobile durant la saison froide. Les chemins enneigés sont « roulés » par des chevaux traînant derrière eux d’immenses rouleaux qui écrasaient la neige.

C’est l’époque où Repentigny passe d’une population d’environ 900 habitants l’hiver, à plus de 10 000 en été grâce à l’afflux de touristes venus passer la saison chaude au bord de l’eau. Roger rangeait alors sa carriole et sortait ses trois camions de livraison.