Les églises

L’église de la Purification-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie

Construite en pierre sous le régime français, l’église de la Purification-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie est la plus vieille église du diocèse de Montréal et l’une des plus anciennes au Québec. D’inspiration néoclassique, sa construction débute en 1723 et s’étale sur près de cinq ans, dont deux consacrés à la charpente. Aujourd’hui, elle se distingue du fait qu’elle est l’une des rares églises d’époque toujours debout. À l’origine, elle mesure 25,3 sur 11 mètres (83 sur 36 pi) et est en forme de croix latine comprenant deux transepts faisant saillie de chaque côté. Son toit est élevé et pentu, et ne comprend qu’un seul clocher. Compte tenu de son orientation particulière, elle fait l’objet de différentes spéculations voulant notamment que les églises d’une certaine époque sont érigées de façon à ce que les façades soient orientées vers Rome. Elle est aussi construite au niveau de la rue, contrairement à celles qui ont suivi et qui, souvent, ont été érigées sur des promontoires. Bien que ces caractéristiques particulières aient suscité des commentaires de toutes sortes, elles n’étaient probablement dûes qu’à une vision bien arrêtée de son architecte.

De la pierre d'ici

Jusqu’à 100 barils de clous, 100 toises de pierre provenant de Rivière-des-Prairies et 450 planches et madriers ont été utilisés pour former l’ossature de l’église.

Des origines égyptiennes

Elle présente un intérêt patrimonial, entre autres en raison de son maître-autel richement orné. Le tabernacle est l’une des premières œuvres importantes du sculpteur Philippe Liébert (1733-1804). Quant à la lampe du sanctuaire, il s’agit d’une œuvre exceptionnelle de 1788 de l’orfèvre Laurent Amiot (1764-1839).

Autres lieux de culte

L’arrivée de citoyens de diverses origines au cours des dernières décennies a donné naissance à plusieurs nouveaux lieux de culte. Afin de répondre aux attentes de chacun, on retrouve maintenant sur le territoire repentignois neuf lieux de culte (royaumes, mosquées, synagogues).

L’église Saint-Paul-l’Ermite

Une église pour les habitants du nord de la rivière En 1717, la partie située au nord de la rivière de l’Assomption est lotie; c’est ainsi qu’est né ce que l’on appelle « Le Petit Village ». Vers 1850, bien que l’église de la Purification-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie ait été agrandie, elle ne suffit plus. En effet, la population du Petit Village dépasse de 150 âmes celle au sud. Les citoyens du Petit Village réclament donc une nouvelle église. Ayant formé un comité dès 1848 en faveur de la création de cette nouvelle paroisse, des citoyens du nord de la rivière insistent auprès du clergé, jusqu’au jour où Mgr Ignace Bourget érige canoniquement par décret la nouvelle paroisse de Saint-Paul-l’Ermite le 29 novembre 1856. En 1858, l’église du même nom est érigée en plein cœur du Petit Village. En 1859, Mgr Bourget consacre l’église et y dépose dans le maître-hôtel les reliques de saint Pierre et de saint Cyriaque. La nouvelle église répond à la demande maintes fois répétée par les résidents d’avoir leur propre lieu de culte afin notamment de limiter leurs déplacements. La traverse de la rivière n’est pas toujours tâche facile!

Des origines égyptiennes

L’église est tributaire de la tradition française, par son ensemble comprenant le presbytère et le cimetière adjacent ainsi que par son plan à la récollette, sa crypte, ses matériaux et son aménagement. Cependant, le traitement des extrémités de la façade est bien particulier. En effet, en intégrant des blocs carrés superposés et terminés en pointe ornée d’une fleur de lotus, l’architecte a voulu représenter des pyramides pour souligner que le patron de l’église, Saint-Paul-l’Ermite, était originaire d’Égypte. Par ailleurs, les peintures de Luigi Capello qui ornent le chœur témoignent de sa vie.

L’église Notre-Dame-des-Champs

Issue de l’architecture des années 60, cette église est souvent appelée « La Sacoche ». Repentigny obtient le statut de ville en même temps qu’est créée la paroisse de Notre-Dame-des-Champs. En sept ans, entre 1950 et 1957, elle passe d’une population d’environ 1 000 personnes, au sud de la rivière, à plus de 5 000. La conception de l’église Notre-Dame-des-Champs a été confiée au jeune architecte Roger D’Astous (1926-1998), lequel a aussi dessiné, entre autres, les Pyramides olympiques et le Château Champlain à Montréal.
Les travaux débutent en 1962 et durent un an. Issue de l’architecture des années 60, cette dernière est souvent appelée « La Sacoche » dans le langage commun à cause de sa forme originale, laquelle représente plutôt deux mains jointes. La technique de construction, la toiture en bardeaux de cèdre et le revêtement sont révolutionnaires pour l’époque.
Il faut savoir que c’est la qualité du sol qui a dicté à l’architecte la forme de l’église. En effet, le sol n’ayant pas la portée nécessaire pour y construire une église traditionnelle, c’est-à-dire à ossature de bois et recouvrement de brique ou de pierre, l’architecte a dû faire appel à une structure en métal. Du coup, il comprend que celle-ci lui permettra de créer des formes qui autrement auraient été impossibles à réaliser. Nous oublions souvent qu’il s’en est fallu de peu pour que soit perdue à jamais cette église. En effet, à 23 h 30 le samedi 7 décembre 1974, un fil électrique met le feu à un immense rideau de velours dans le chœur de l’église avant de se propager au tapis et au mur. Selon le directeur du service d’incendie de l’époque, Maurice Houle, si l’alerte avait été donnée dix minutes plus tard, l’église aurait pu s’enflammer complètement et peut-être causer la mort de plusieurs personnes présentes à une réception tenue au sous-sol de l’édifice. Heureusement, l’un des participants réussit à sortir pour rapidement appeler les secours. Malgré tout, à leur arrivée, les pompiers trouvent un homme mort sur le trottoir. Pris de panique, M. Charles-Auguste Roger avait succombé à une crise cardiaque.

L’église Précieux-Sang

L’accroissement de la population de Repentigny se fait de façon exponentielle et, en 1962, la nouvelle paroisse Précieux-Sang s’ajoute aux précédentes. L’église, elle aussi de facture moderne pour l’époque, se distingue des églises traditionnelles érigées au Québec. Construite en 1968-1969, on y retrouve des œuvres d’art contemporain de l’artiste réputé d’origine espagnole Jordi Bonet et de son épouse Huguette Bouchard-Bonet.

L’église Saint-Paul-l’Ermite

Un nom pour chacune des cloches

Il est de tradition de donner des noms aux cloches des églises, bien souvent des noms de saints ou de personnages marquants. En 1884, on installe et on baptise les trois cloches :

– Léo, si bémol, 354 kg (780 lb);
– Edouardus Carolus, do, 281 kg (619 lb);
– Ludovicus Joseph, ré, 251 kg (553 lb).

En 1950, la sonnerie des cloches devient électrique, au grand dam de certains paroissiens déçus du changement de sonorité.

Des crucifix jugés trop futuristes

Des travaux majeurs sont réalisés au lieu de culte en 1959 et 1960, alors que l’on procède également à la reconstruction du presbytère. Le récent concile Vatican II amène un vent de renouveau et de modernisme. Les crucifix futuristes mis en place ne font toutefois pas le bonheur de Mgr Valérien Bélanger, évêque auxiliaire de Montréal qui, au terme de sa visite des lieux en 1964, exige qu’ils soient enlevés.

Le cimetière de l’église Saint-Paul-l’Ermite

Situé au 377, rue du Village, le cimetière de Saint-Paul-l’Ermite est aménagé et entouré d’une palissade en bois dès les débuts de la paroisse en 1856. En 1935, la croix du cimetière est remplacée; le cimetière est agrandi à quelques reprises au fil des années, jusqu’au dernier agrandissement qui remonte à 1980. Le cimetière comprend aujourd’hui au moins deux croix en fer forgé, dont l’une orne le faîte du mausolée de la famille Hélène Caron qui a la particularité de porter le nom d’une femme alors que dans la tradition catholique, c’est l’homme qui donne son nom à la famille. Le deuxième mausolée présente le nom de la famille Zéphirin Archambault. Une crypte est également aménagée sous l’église.

Des Repentignois généreux

Les paroissiens l’ont été en ce début du 18e siècle. Grâce à leur générosité et aux corvées initiées tout au long de la construction, la fabrique de la paroisse est exempte de toute dette en 1734, seulement sept ans après la fin des travaux.

Agrandissements

En 1850, la population ne cesse de s’accroître des deux côtés de la rivière de l’Assomption. L’église, qui nécessite des réparations, est non seulement réparée, mais également agrandie. Elle est prolongée de 5,8 mètres (19 pi) et élargie d’environ 5 mètres (16 pi) de sorte à aligner les murs extérieurs avec ceux des transepts et des tours. Les colonnes intérieures actuelles sont déposées sur les assises des anciens murs. Elle est à nouveau modifiée et restaurée en 1907, 1955 et 1984, à la suite d’un incendie survenu le 12 octobre alors que d’importants travaux de restauration sont en cours.

Un monument historique

Le gouvernement du Québec a classé l’église de la Purification « monument historique en 1978 ». Ce statut juridique lui est attribué en raison de la représentativité de l’évolution de son architecture qui a répondu aux besoins des paroissiens de diverses époques, de même que de l’intérêt de son décor intérieur et son importance dans le paysage. À l’intérieur de l’église se trouvent des œuvres et du mobilier témoignant de l’art religieux québécois de toutes les époques.

Le cimetière de l’église de la Purification-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie

Situé au 445, rue Notre-Dame, ce cimetière est instauré au début du 18e siècle et ceinturé d’un muret de pierres vers 1785. Il n’a pas été déplacé, mais agrandi et réaménagé en 1935. Outre la caractéristique d’être ouvert sur quatre pans, ce cimetière regroupe des monuments essentiellement verticaux. Par ordre d’ancienneté, les monuments les plus anciens ont été faits d’abord en pierres calcaires, puis en marbre et finalement en granit. On y retrouve aussi l’arbre de vie ou arbre cosmique en ascension vers le ciel. Un ancien charnier, un mausolée, une grotte à la Vierge et deux calvaires font aujourd’hui partie de l’ensemble. Le mausolée contribue à maximiser l’impression de richesse, ce qui assure une belle image. Il s’agit du mausolée de la famille Louis-Joseph Robitaille (1886-1949), notaire né à Repentigny.

Régime seigneurial

Instaurées en Nouvelle-France dans les années 1620, les seigneuries offraient une organisation du territoire pour régir les rapports hiérarchiques entre les habitants. Même si ce régime a été aboli en 1854, des rentes seigneuriales ont continué à être perçues jusqu’en 1970.
Les seigneuries de la Nouvelle-France au 17e siècle, les premiers fiefs sont concédés surtout autour de la ville de Québec, le premier noyau de peuplement. En 1662, Mgr François de Laval achète la seigneurie de Beaupré à la Compagnie des 100 associés. Cette seigneurie, appelée aussi les terres du Séminaire, fait encore aujourd’hui plus de 1600 kilomètres carrés. Dans les basses terres du Saint-Laurent, où la tenure seigneuriale est en vigueur, il faut normalement deux ans à une famille pour défricher un hectare d’une forêt de feuillus et pour construire une cabane de bois, et cinq ans pour défricher les trois hectares nécessaires à l’autosuffisance. Une bonne partie de la production est consacrée à satisfaire les besoins des colons français et à s’acquitter des obligations, comme le paiement de la dîme et des droits seigneuriaux. Louis-Michel Viger est le dernier seigneur de Repentigny, et du côté nord de la rivière de l’Assomption, Aurélie Faribault agit à titre de seigneuresse de l’Assomption. Ceux-ci représentent environ 450 censitaires.
Par l’Acte abolissant les droits et devoirs féodaux dans la Province du Bas-Canada – adopté en décembre 1854 – les seigneurs sont indemnisés pour la perte de leurs droits et surtout, conservent la pleine propriété des terres non concédées. Deux choix s’offrent alors aux censitaires pour le paiement des cens et rentes seigneuriales : payer d’un coup l’équivalent de dix-sept années de rentes ou continuer de payer chaque année pour rembourser la dette. Alors que la situation perdure, le gouvernement du Québec adopte, en 1935, la Loi abolissant les rentes seigneuriales; il faudra attendre les années 1970 pour qu’en disparaissent les derniers vestiges de ces rentes.
Le régime municipal s’impose de manière plus importante en 1855, avec l’Acte des municipalités et des chemins du Bas-Canada, ce qui jette les bases de notre Code municipal. Ceci permettra notamment la création d’une municipalité distincte pour Saint-Paul-l’Ermite en 1857. Un nouveau régime politique donnant plus de pouvoir aux citoyens s’instaure et sera peaufiné au fil des ans.