Rangs, chemin de ligne et montées

Au début de la colonisation de notre territoire, les chemins ne sont que des sentiers se faufilant de voisin en voisin, où se trouvent plusieurs embûches selon l’état du déboisement et la qualité du sol. Pour se rendre à Montréal, qui a toujours été la grande ville de services, on utilise d’abord la rivière de l’Assomption et la rivière-des-Mille-Îles qui constituent les grands chemins d’eau. Les colons des rangs du Petit Village et de la Presqu’Île, au milieu des 18e et début 19e siècles, habitent le long d’un sentier qui les conduit soit à un chemin de ligne, soit vers les bourgs voisins. Au cœur des rangs de Lachenaie, de L’Assomption, de Mascouche et de Repentigny, on a vite constitué de petits bourgs pour y installer chapelles, moulins, manoirs, habitats des engagés et des artisans (forgerons, charpentiers, marchands, etc.).
Au début du 18e siècle, la seule grande route officielle de la Nouvelle-France était le Chemin du Roy, la plus longue route en Amérique du Nord. Le trajet entre Montréal et Québec se fait en quatre jours et demi. Toutefois, le chemin du Roy suit le long du fleuve Saint-Laurent et il répond moins bien aux besoins des habitants qui vivent au nord de la Rivière de L’Assomption.

Montée Brien et chemin Saint-Paul

La montée Brien et le chemin Saint-Paul constituent le premier chemin de ligne dont les rivages ne sont accessibles que par une traverse. Ce sentier fait près de 40 arpents de long. Le chemin de ligne, qu’on aurait pu appeler « montée Saint-Paul », permet aux habitants du Petit Village de se rendre aux moulins du seigneur et aux résidents de la Presqu’île de descendre vers le village pour prendre la traverse vers l’église de Repentigny en passant sur la rive sud par la montée Brien.

La Petite L’Assomption La Petite L’Assomption

Cette dénomination réfère au boulevard L’Assomption qui longe la rivière du côté sud de cette dernière. Peu d’écrits font état de ce chemin, sauf qu’il était de coutume, pour les résidents, d’aménager un chemin parallèle aux berges des rivières longeant l’extrémité des terres afin de les relier et ainsi, se rendre plus aisément aux points de traverse.

Chemin de la Presqu’île et montée Saint-Sulpice

Au fil du temps se développe ainsi un autre réseau routier longeant la rive nord de la rivière de l’Assomption pour se rendre jusqu’à Terrebonne, et de là, prendre une traverse jusqu’à Montréal. À cela s’ajoutent deux chemins de ligne, celui de Saint-Sulpice vers L’Assomption et celui du Petit Village vers le rang de la Presqu’île. Le chemin de la Presqu’île est reconnu en 1798 pour se rendre par les terres aux moulins du seigneur Saint-Ours, tant à Saint-Roch-de-l’Achigan qu’à L’Épiphanie. À l’extrémité est, bien qu’il passe sur le territoire de Saint-Sulpice, le chemin de ligne, qui permet aux riverains du fleuve d’aller rejoindre les premiers pionniers installés à ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui L’Assomption, est repris sur toute sa longueur par la montée Saint-Sulpice. Grâce à ce chemin, les riverains installés sur le bord du fleuve Saint-Laurent à Saint-Sulpice et qui souhaitent se rendre à L’Assomption ne sont plus obligés de faire un trajet énorme sur l’eau en remontant le fleuve et la rivière de l’Assomption.

Notre-Dame-des-Champs Notre-Dame-des-Champs

À l’extrémité ouest de Repentigny, bien avant la construction du pont Reed-Grenier reliant les villes de Repentigny et Charlemagne, un chemin de ligne était utilisé pour se rendre à la traverse qui enjambait la rivière de l’Assomption à son embouchure. Le boulevard Notre-Dame-des-Champs est assez représentatif de ce qu’était ce chemin de ligne. Se prolongeant le long de la rivière des Prairies, il se rendait à une traverse qui cette fois reliait l’île de Montréal à la rive nord de la rivière. Ces chemins sont devenus avec le temps le boulevard Gouin à Montréal et le chemin Saint- Charles à Terrebonne.